INSERER LES

INSERtion Reussie des LEgumineuses à graines dans les Systèmes alimentaires et de culture

Projet national
Financement : ANR
Equipe(s) impliquée(s) : MAGELLAN/VASCO
Début : 2024
Fin : 2027
Responsable : Julie Constantin

Résumé :

Bien qu’étant un catégorie clé de cultures pour développer une agriculture durable, les légumineuses à graines sont cultivées sur seulement 2% des surfaces arables en Europe, comparé à 15% mondialement. Ceci est dû à une succession de décisions historiques ayant engendré une situation de verrouillage sociotechnique. INSERER LES fait l’hypothèse que l’émergence d’innovations de niche, comme l’intégration des légumineuses à graines en France, nécessite un ensemble d’actions et innovations coordonnées et en co-évolution, agissant à l’amont et l’aval des filières.

Avec cette vision, INSERER LES part d’une question agriculteur centrée : décider de cultiver les légumineuses, et comment les choisir face à la faiblesse des connaissances sur la diversité des légumineuses à graines disponibles aux producteurs français (pois, féverole, lupin, soja, pois chiche, lentille). Le projet réduira ce manque en développant une analyse comparative de la faisabilité et des écarts au potentiel de rendement de ces espèces, utilisant une combinaison d’observatoires en parcelles, d’expérimentations dédiées et de modélisation. En parallèle, s’appuyant sur ces acquis, INSERER LES améliorera les rendements et leur stabilité par deux approches. L’une, en développant des stratégies de conduite adaptative au travers d’un réseau de co-innovation en ferme. La seconde, en créant des stratégies de réduction de risque par le choix variétal, mobilisant différents mécanismes (tolérance, résistance, compensation, complémentarité) après avoir créé et synthétisé un vaste jeu de données génotypique et phénotypique.

Pour créer plus de valeur, INSERER LES exploitera deux voies : la création de débouchés nouveaux et les paiements pour services environnementaux. Nous travaillerons des procédés de transformation à basse intensité en capital, les fermentations et le décorticage. Ces transformations sont complémentaires de celles à haute intensité en capital qui ne sont pas toujours disponibles dans tous les territoires. Nous étudierons les sources de variabilité de l’efficacité de ces transformations et leurs mécanismes sous-jascents. Nous traiterons les facteurs influant l’acceptabilité sensorielle de produits prototypes. Concernant les services écosystémiques, nous étudierons les effets précédents, la réduction des gaz à effet de serre, et les services d’approvisionnement et d’habitat à l’entomofaune, en utilisant des expérimentations au champ et des simulations. Les deux voies de création de valeur seront testées en approche multi-acteurs, lors de cas d’études, pour en étudier et recommander les modalités de partage de connaissances.
Les résultats seront diffusés au travers de deux outils, l’un ciblé sur la décision de choix des légumineuses, et l’autre sur la capitalisation des initiatives de partage de connaissances. INSERER-LES créera un réseau de projets partenaires issus de cet appel à projets et d’autres, intégrant leurs résultats dans nos approches de partage de connaissances.

Le projet contribue aux bénéfices attendus du doublement des surfaces légumineuses, au travers : 

  • de bénéfices environnementaux, en particulier liés aux réductions de GES, d’engrais de synthèse, de pesticides, et de conditions améliorées pour l’entomofaune ;
  • d’une viabilité économique, en fournissant les connaissances et outils permettant aux producteurs d’accroitre et stabiliser leur production, aux producteurs et PMEs de créer de la valeur par des transformations accessibles à basse intensité en capital, et en permettant la valorisation de services écosystémiques
  • d’une équité sociale, en permettant aux producteurs d’occuper une place dans les processus de création de connaissances et de valeur
  • de la fourniture d’une alimentation saine en permettant l’émergence de produits à base de légumineuses locales issus de transformations accessibles
  • de l’amélioration du futur potentiel de production, en générant des connaissances sur les impacts du changement climatique