Recherches en cours
Mes recherches portent sur l’innovation organisationnelle et les changements institutionnels. Pour cela, je développe des travaux sur de nouvelles formes d’organisations ou de secteur dits alternatifs (Gibson-Graham et al. 2013) appartenant à l’Economie Sociale et Solidaire. J’inscris principalement mes analyses dans le courant de la théorie néo institutionnelle de tradition sociologique (DiMaggio et Powell (1983) et Meyer et Rowan (1977)) pour caractériser la complexité institutionnelle des champs institutionnels et des organisations et appréhender leurs évolutions (Friedland et Alford (1987);  Thornton et Ocasio (1999), Thornton et Ocasio, (2008),  Greenwood et al., 2011) .   
Au niveau organisationnel, je m'intéresse principalement à différentes formes de coopératives, dont les coopératives agricoles, et étudie plus particulièrement les outils de contrôle à la fois contraignants et habilitants qu’elles utilisent. J’appréhende les coopératives comme des lieux ou s’exercent des tensions qui ne peuvent disparaître et ou la complexité dans la gestion naît de la coexistence entre plusieurs logiques institutionnelles : solidaire, familiale, financière et commerciale. Je décris de manière critique les normes de contrôle et leurs instruments : ils peuvent être vecteurs de managérialisation, être utilisés pour des raisons de légitimité plus que d’efficience et avoir des conséquences inattendues et perverses. Mais ils peuvent également être, sous certaines conditions, des instruments de médiation qui permettent l’hybridation de logiques et d’intérêts divergents et l’inscription dans les pratiques de valeurs sociales ou environnementales. 
Au niveau des champs institutionnels, j’étudie leurs évolutions. Une des évolutions sociétales majeures récentes est la montée de la financiarisation. Je cherche donc à comprendre le processus de financiarisation dans des secteurs pourtant construits initialement pour contrer la logique financière, comme la finance solidaire. Mais les champs sont également traversés par des révolutions plus subtiles. J’appréhende aussi  le changement institutionnel comme un changement graduel (Mahoney et Thelen, 2010) ; Streeck et Thelen, 2005) qui peut être long et lié à des facteurs endogènes. Ainsi, des phases intéressantes de changements comme la dérive et la transformation peuvent expliquer comment certaines institutions pourtant désuètes se maintiennent.
J’ai par exemple étudié l’audit coopératif et me questionne sur l’établissement de compromis entre logique commerciale et professionnelle et sur la pertinence d’auditer les principes coopératifs. J’ai également analysé l’adoption de l’AOP pour l’oignon de Roscoff et montre la dynamique collective en action et comment se forment des compromis autour des critères de qualité sur un produit alimentaire. Enfin, j’ai exploré les transformations des institutions à travers le cas des colporteurs d’oignons de Roscoff, les Johnnies et celles de la transition écologique à travers l’exemple des collectifs d’acteurs d’Enercoop.

Responsabilités actuelles

• Membre de l’équipe Odycée de l’UMR 1248 AGIR.
• Chercheuse partenaire de l’Institut de Recherche en Gestion  (EA 2354)

Expérience professionnelle

• Maître de Conférences en Sciences de Gestion, INP ENSAT
• Maître de conférences en sciences de gestion à l’université Paris Est Marne La Vallée UFR Sciences Economiques et de gestion de 2014 à 2018.
• Professeur agrégé d’économie et gestion à l’université Paris Est Marne La Vallée UFR Sciences Economiques et de gestion de 2007 à 2014.

Diplômes

• Doctorat de l’IRG (2013)
• Agrégation d’économie et gestion option B (2006)

Voir aussi
https://cv.archives-ouvertes.fr/pascale-chateau-terrisse